Borderless Mediterranean: le tour de la méditerranée à vélo

Le tour de la méditerranée à vélo:
Pendant que les pays du pourtour méditerranéen sont secoués par ce que certains appellent déjà le Printemps arabe, un jeune cycliste trentenaire et ancien champion de cyclisme au Liban, Mohamed Alali, s’est lancé dans un tour de la Méditerranée à vélo. Il devrait être de retour au Liban dans un mois, après les 70 étapes réalisées dans diverses villes de la côte méditerranéenne dans le cadre de cet incroyable périple à vélo baptisé Borderless Mediterranean (Méditerranée sans frontières).

L’aventure débute à la mi juillet 2010. Le pari est aussi fou que symbolique : parcourir 12.000 kilomètres à vélo en 120 jours sur les pourtours méditerranéens en solo. Au départ, le coureur devait effectuer 87 haltes dans la totalité des pays côtiers : Liban, Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Espagne, France, Italie, Grèce, Turquie et Syrie.

Antoine Baraka, directeur général de Bike Generation, et aussi sponsor de l’aventure, raconte qu’«au delà de la performance physique, cette aventure est un message de paix». En effet, le sportif aime rappeler que c’est «Dieu qui a crée la terre, et l’homme les frontières». Pour Mohamad Alali, Borderless Med, est l’occasion de rappeler que «le monde dans lequel on vit n’est, en vérité, qu’un grand village dans lequel les artistes et les créateurs doivent évoluer librement afin de transmettre leur savoir et leur expérience.» On ne saurait le détromper étant donné les évènements qui ont secoué la région ces dernières semaines.

Comme toute aventure fougueuse, Borderless Med connait son lot de joies et de déceptions. Quelques semaines après le début du challenge, Mohamad doit renoncer à l’escale libyenne, en cause, sa nationalité libanaise. Les relations entre les deux pays sont sous tensions depuis le disparition de l’Imam Moussa Sadr en 1978. Pas d’arrêt en Libye, donc, pour l’ancien champion libanais de cyclisme. Mais rien n’arrête le challenger, qui se rend finalement en Tunisie par avion.

Ce n’est pas tout: le coureur doit aussi faire face à de nombreux obstacles bureaucratiques, des accidents, des contraintes météorologiques ou encore techniques. «Lorsqu’il fait très froid, comme en France ou en Turquie en ce moment, et que le vent arrive de face, ça coupe la respiration et ralenti la vitesse» explique Antoine.

L’idée du voyage, c’est aussi d’échanger avec le plus grand nombre de personnes sur la route et de partir à la rencontre des habitants de ces différents pays à l’héritage commun. Pour ce faire, rien de mieux que de dormir chez l’habitant. Alors, Mohamad évite, autant que possible, de dormir à l’hôtel. Selon Antoine Baraka, ce sont ces moments là qui font de Borderless une aventure humaine, «quand vos hôtes d’une nuit vous accueillent comme un des leurs et vous disent ‘mets la clé sous le paillasson quand tu partiras demain matin’».

Le périple touche bientôt à sa fin. Le cycliste était vendredi en Turquie et se préparait à rejoindre la Syrie, puis le Liban fin février. A la frontière, une cinquantaine d’autres passionnés devraient l’accueillir pour finir le périple à ses côtés, Bike Generation lance d’ailleurs un appel à tous les amateurs de vélo pour rejoindre l’escorte. Les trois dernières escales, libanaises, sont pour l’heure Tripoli, Byblos et Beyrouth.